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Reportage

Hard-discount : chez Action, «faire des courses, ce n’est pas l’objectif principal»

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Depuis début octobre, de nombreux clients affluent chaque jour à Flixecourt, dans la Somme, pour parcourir les allées de l’enseigne néerlandaise qui vend à peu près tout. L’occasion de consommer sans trop compter mais aussi de sortir de chez soi et, pour certains, de se retrouver.
A Flixecourt, le 12 octobre. «Lorsque j’appelle mes copines pour venir chez Action, tout le monde grimpe dans la voiture», affirme Anne-Marie (à droite). (Livia Saavedra/Libération)
publié le 3 novembre 2023 à 15h47

Fabrice se targue de connexions parmi les décideurs locaux. Bien sûr, il clame : «Je savais que ça allait se faire.» Certains à Flixecourt se montraient mesurés, pas méfiants mais presque. «Sceptiques», appuie Fabrice. Pourquoi Action viendrait dans ce coin de la Somme ? Des mois de discussions ont animé les foyers («C’est sûr ?» «Pas sûr ?») suivis d’un emballement («Tout le monde pariait sur la date d’ouverture») avant la délivrance, début octobre. Depuis, Fabrice marine une formule qu’il soumet, très satisfait : «A Flixecourt, Action c’est l’attraction.» Venue des Pays-Bas, l’enseigne préférée des Français (1) essaime sur tout le territoire. A Flixecourt, elle a ouvert ses portes fin septembre en plein centre-ville, près d’un Aldi et d’autres discounters, dans une bâtisse en briques rouges, au bout d’une route déclive de corons.

«Le calcul est vite fait.» Fabrice, dépoilé du menton au sommet du crâne, pointe ses yeux doux sur son café dans l’unique rade de la ville, situé au milieu de la départementale qui scie la commune en deux, le bien nommé Café du centre. Le chauffeur routier, 60 ans, songe que l’inflation maltraite le porte-monnaie, et ce genre d’enseigne pratique des tarifs ensorcelants, si bien que «tout le monde veut y venir».