Apple n’en voulait pas mais devra bien s’y plier. Dans deux ans et demi, il ne sera plus possible de commercialiser dans l’Union européenne de smartphones, tablettes et autres consoles ne disposant pas d’un port USB Type-C. Les 27 pays de l’UE se sont mis d’accord ce mardi avec les eurodéputés pour imposer ce choix aux fabricants. «En vertu des nouvelles règles, les consommateurs n’auront plus besoin d’un dispositif et d’un câble de charge différents à chaque fois qu’ils achètent un nouvel appareil, et pourront utiliser un seul chargeur pour tous leurs appareils électroniques portables de petite et moyenne taille», a expliqué le Parlement européen dans un communiqué.
D’ici à l’automne 2024, les téléphones mobiles, tablettes, liseuses électroniques, écouteurs et casques, appareils photo numériques, consoles de jeux vidéo portables et enceintes portatives, si elles sont rechargeables via un câble filaire, «devront être équipés d’un port USB Type-C, quel que soit leur fabricant», précise le communiqué. Les ordinateurs portables seront soumis à la même exigence d’un chargeur unique «dans les quarante mois suivant l’entrée en vigueur du texte», soit d’ici à 2026 (le texte devant être publié au Journal officiel de l’UE après l’été, après approbation formelle du Conseil et du Parlement européen).
La vente de chargeurs ne devient plus obligatoire
La réglementation prévoit également que la vitesse de charge soit harmonisée pour les appareils autorisant la charge rapide, pour éviter qu’elle soit bridée en cas d’utilisation avec un appareil d’une marque différente. Elle rend aussi possible le découplage entre la vente d’appareils électroniques et de chargeurs, ce qui pourrait permettre aux consommateurs européens – qui dépensent environ 2,4 milliards d’euros par an pour des achats de chargeurs seuls – d’économiser au moins 250 millions d’euros annuellement, selon la Commission européenne. De même source, les déchets de chargeurs non utilisés, évalués à 11 000 tonnes par an, pourraient être réduits de presque 1 000 tonnes.
Ce projet avait été lancé dès 2009 par la Commission, mais il s’était jusqu’à présent heurté aux vives réticences de l’industrie, bien que le nombre de types de chargeurs existants se soit fortement réduit au fil des ans. D’une trentaine en 2009, ils sont passés à trois : le connecteur Micro USB qui a longtemps équipé la majorité des téléphones, l’USB-C, une connexion plus récente, et le Lightning utilisé par Apple.
Le groupe californien, qui fait valoir que sa technologie de charge Lightning équipe plus d’un milliard d’appareils dans le monde, avait exprimé sa farouche opposition au texte européen, estimant qu’il «étoufferait l’innovation». Des associations de consommateurs, tout en saluant le projet de l’UE, avait de leur côté regretté qu’il ne concerne pas les systèmes de chargement sans fil, en plein essor.