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Libération
Les 400 culs

Ma copine est le double IA d’une pornstar, par Agnès Giard

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Aimeriez-vous avoir une «relation intime» avec la version Siri de votre star préférée ? Retour sur l’histoire de l’entreprise qui fabriquait les clones vocaux de célébrités.
Les fans paient 1 dollar par minute pour parler ou échanger des mémos vocaux avec le double IA d'une influenceuse. (Ludwig Maroulier)
publié le 29 juin 2025 à 11h39

Chaque semaine dans «les 400 culs», Agnès Giard, anthropologue rattachée à l’université de Paris Nanterre, spécialiste du Japon, passe les discours et les pratiques sexuelles contemporaines au crible d’une analyse sceptique et distanciée, nourrie par les dernières recherches en sciences humaines et sociales.

Imaginez que Rocco Siffredi, François Sagat ou Clara Morgane proposent sur abonnement l’accès à une IA de dialogue capable non seulement de reproduire leur voix, mais leur personnalité et leur façon de rire ou de chuchoter… Si cette IA jouait le rôle d’un petit copain ou d’une petite copine disponible 24 sur 24, tenteriez-vous l’expérience ? L’idée n’est pas nouvelle bien sûr. Elle date de 2023. Un ingénieur venu de la Silicon Valley lance le clone vocal d’une influenceuse. Il s’appelle John Meyer. Son ambition est de constituer une véritable écurie de chatbots imitant des célébrités pour des jeux de rôle intimes. Plusieurs stars lui donnent leur accord… Deux ans plus tard, qu’en est-il de ce projet censé «ouvrir des horizons nouveaux» ? Alors même que les médias s’emballent autour des IA, la revue d’anthropologie <