Et si Meta se rachetait une conduite ? La maison mère de Facebook a annoncé, dans un billet de blog, que les publicitaires n’auraient plus accès à certaines données utilisateur de comptes créés par des enfants et des adolescents. A partir du mois de février, il ne sera plus possible de cibler les mineurs en fonction de leur sexe, ni de leurs activités (pages likées ou comptes suivis) sur Facebook et Instagram. Concrètement, seuls l’âge et la localisation géographique du titulaire du compte seront visibles. Objectif affiché de cette nouvelle règle : donner plus de contrôle à la jeunesse sur son fil d’actualité. Dans le fil d’actualité des moins de 18 ans, un certain nombre de publicités sont déjà interdites, comme celles portant sur l’alcool, les produits financiers et les services d’aide à la perte de poids. Ils pourront désormais décider de voir moins de pubs sur les réseaux sociaux.
Ces changements s’opèrent dans un contexte de remise en question massive de la politique de gestion des données personnelles des jeunes sur les applications de Meta. Le 4 janvier, le groupe a écopé d’amendes totalisant 390 millions d’euros pour violation du règlement européen sur les données, à la suite d’une enquête de deux ans de la Commission irlandaise de la protection des données. En cause, le traitement des données des 13-17 ans par Instagram qui ne respectait pas «ses obligations en matière de transparence» et qui se fondait sur une base juridique erronée «pour son traitement des données à caractère personnel à des fins de publicité» ciblée. Cette sanction est la conséquence directe de l’adoption, en décembre, de décisions contraignantes du Comité européen de la protection des données.
En parallèle, aux Etats-Unis, les écoles publiques du district de Seattle ont porté plainte le 6 janvier contre TikTok, Instagram et Snapchat notamment. Les établissements scolaires estimaient que ces plateformes étaient responsables de la dégradation de la santé mentale chez les jeunes et les invitaient à s’engager dans la prévention des risques. Autant d’éléments qui ont poussé le groupe Meta, confronté à une chute massive de ses revenus et à un passage dispendieux au métavers, à se placer sur le terrain de la responsabilité sociale pour tenter de préserver son image et son modèle économique basé, justement, sur la data et la publicité.