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Libération
Du balai !

Oups, une majorité d’internautes ne veut plus d’Elon Musk à la tête de Twitter

Après 24 heures d’attente, le sondage mis en ligne par le PDG de Twitter sur son propre réseau dans la nuit du samedi 17 au dimanche 18 décembre est clos. Avec une majorité de «oui» la réponse est sans appel, il doit quitter son poste. L’intéressé n’a pas réagi.
Photo d'illustration, prise le 27 octobre 2022. (Dado Ruvic/REUTERS)
publié le 19 décembre 2022 à 17h35

Celui qu’on surnomme «le roi de la tech» est-il en passe de se déchoir lui-même ? Via un sondage mis en ligne dans la nuit de samedi à dimanche sur son propre réseau, Elon Musk a demandé aux internautes «Dois-je quitter la direction de Twitter ?». Leur réponse est sans appel : c’est «oui» pour 57,5 % des plus de 17 millions de votants, favorables à son départ.

«Je m’en tiendrai aux résultats de ce sondage», avait-il promis. L’entrepreneur de 51 ans n’a cependant pas réagi dans l’immédiat. Dans un échange avec un de ses abonnés Twitter, Elon Musk a assuré qu’il n’avait pas de successeur désigné. Il a indiqué dans un autre message que la plateforme était «sur la voie rapide de la faillite».

Critique sur critique

Ce sondage intervient dans un contexte extrêmement tendu. En effet, Twitter a annoncé dimanche qu’il ne serait plus possible de publier des liens vers des réseaux concurrents, comme Facebook, Instagram, Mastodon ou Truth Social, le réseau social de Donald Trump. Il est désormais prohibé de tweeter un message comme : «Merci de me suivre @Identifiant sur Instagram», a indiqué la plateforme.

Depuis le rachat de Twitter qui lui a coûté 44 milliards de dollars, le patron de Tesla et de SpaceX a suscité de nombreuses polémiques en licenciant la moitié des effectifs de Twitter, en rétablissant des comptes suspendus dont celui de Donald Trump. Ou en cherchant à lancer un nouvel abonnement payant : huit dollars par mois pour les utilisateurs souhaitant faire certifier leur compte comme authentique et être moins exposés à la pub. Des décisions qui ont suscité l’incompréhension des internautes et plus particulièrement de l’ancien PDG de Twitter, Jack Dorsey, qui a tweeté très simplement «Pourquoi ?».

La semaine dernière, Elon Musk a supprimé puis rétabli les comptes de plusieurs journalistes américains de CNN, du New York Times et du Washington Post notamment, faisant réagir l’Union européenne et l’ONU. La vice-présidente de la Commission européenne avait même menacé l’entrepreneur de sanctions.

Le multimilliardaire avait d’abord suspendu mercredi @elonjet, un compte qui rapportait automatiquement les trajets de son jet privé, puis ceux de journalistes qui avaient tweeté à propos de cette décision, les accusant de mettre sa famille en danger. Ceux-ci ont été rétablis samedi, mais certains ont indiqué avoir été sommés d’effacer certaines publications s’ils voulaient pleinement utiliser la plateforme.

Ces décisions controversées et ces polémiques ont des conséquences sur le chiffre d’affaires de l’entreprise. «Du plan d’abonnement bâclé à l’interdiction des journalistes en passant par les controverses politiques quotidiennes, cela a été la tempête totale alors que les annonceurs ont fui, laissant Twitter creuser son déficit», a noté l’analyste Dan Ives de Wedbush Securities, qui estime à 4 milliards de dollars par an les pertes potentielles de l’entreprise.

Les déboires de Twitter ne sont pas le seul point noir au tableau du milliardaire. Selon le conseiller en investissement Gary Black, Elon Musk est également sous la pression du conseil d’administration de Tesla pour lâcher les rênes de Twitter et se recentrer sur le constructeur d’automobiles électriques, dont l’action a chuté de plus de 33 % depuis l’acquisition du réseau social. «Il est difficile d’ignorer les chiffres», a tweeté le conseiller en investissement.

Cependant, le milliardaire ne pourra plus jouer avec les règles comme il le fait actuellement. En effet, le commissaire européen Thierry Breton a annoncé ce lundi sur Twitter que le Digital Service Act va entrer en vigueur, au plus tard, le 1er septembre 2023. «Les plateformes ne peuvent pas continuer à faire volte-face sur les politiques» tweete-t-il en visant plusieurs réseaux sociaux dont Twitter.