Les utilisateurs les plus attentifs du réseau social professionnel le savaient déjà, les «life changing experience» et autre contenus disruptifs propres à LinkedIn pourront désormais doper l’intelligence artificielle du réseau. Lundi 3 novembre, la plateforme américaine, présente dans 200 pays, va mettre à jour ses conditions générales d’utilisation, s’autorisant désormais à utiliser les données de ses internautes européens pour entraîner son intelligence artificielle générative. «Nous commencerons à utiliser certaines données des membres de ces régions pour entraîner les modèles d’IA générative de contenu, dans le but d’améliorer votre expérience et de connecter plus efficacement nos membres aux opportunités.» Tout un programme, qui avait jusque-là épargné les utilisateurs de l’Union européenne.
Suivant l’exemple de Meta, et étendant des pratiques jusque-là contenues outre-Atlantique, la plateforme aux émojis «fusée qui décolle» a prévenu ses utilisateurs dans une note de blog le 18 septembre. Une communication pas aussi transparente que celle de la firme de Zuckerberg, qui avait multiplié les mails prévenant ses milliards d’utilisateurs un mois avant le changement. Il y a toutefois du progrès : en septembre 2024, lors de la mise en œuvre de cette nouvelle politique dans tous les pays du monde hors-UE, l’entreprise de Sunnyvale avait informé ses utilisateurs de ce changement… après coup.
Les messages privés et les utilisateurs mineurs exclus du dispositif
Concrètement, ces changements impliquent que LinkedIn pourra désormais utiliser, à l’exclusion des utilisateurs de moins de 18 ans, la biographie, le nom, la photo, la formation, le parcours professionnel ainsi que les articles et les publications, précise le site Numerama. Le but affiché par l’entreprise : permettre à son IA d’«aider les recruteurs à retrouver et à contacter plus facilement» les utilisateurs et accompagner ces derniers dans les «mises à jour de profil, des messages ou des publications». Les messages privés, eux, ne sont pas concernés.
Si la nouvelle fonctionnalité se met en place par défaut, protéger ses données du pompage de l’IA reste possible pour les utilisateurs, comme le décrit Numerama. En se connectant à leur compte (sur ordinateur ou mobile), ces derniers doivent ensuite cliquer sur «vous», à côté de leur photo de profil, puis sur «préférences et confidentialité». De là, il faut ensuite se rendre sur «Confidentialité des données» où il trouvera l’option «Données pour l’amélioration de l’IA». Il pourra alors décocher l’option.