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Télétravailleuses du sexe : «Il faut savoir se vendre, gérer les algorithmes, soigner son image»

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Carmina et Prune sont dans le métier depuis plus de dix ans. Dans le documentaire «Télétravail du sexe», elles dressent le portrait de cinq actrices en ligne qui racontent leur métier au quotidien.
Le documentaire a mis trois ans à voir le jour. (DR)
publié le 3 août 2024 à 15h23

Le porno est aujourd’hui surtout produit sur Internet et les actrices, devenues des «télétravailleuses du sexe» (TTDS), vivent dans des conditions parfois précaires. Deux d’entre elles, Prune et Carmina, ont levé le voile sur l’envers du décor : dans le documentaire Télétravail du sexe, récemment sorti en ligne, elles donnent la parole à de célèbres cameuses françaises et créatrices de contenu adulte. Pourquoi font-elles ce métier ? A quoi ressemble leur quotidien ? Peut-on vivre du sexe en ligne ? «Beaucoup de gens ont cette vision un peu misérabiliste : regardez ces pauvres filles qui n’ont pas fait beaucoup d’études et qui cherchent à gagner de l’argent facile.» Pour Prune et Carmina, l’objectif du documentaire est de casser l’idée préconçue que «le sexe en ligne, c’est l’Eldorado». Non, il ne suffit pas de s’exhiber sur Cam4 pour toucher le pactole…

Contactées pour un entretien à distance, les deux réalisatrices répondent chacune depuis leur espace de travail. Carmina, casque audio sur la tête, garde un œil rivé sur ses mails et, entre deux questions, tape avec énergie sur son clavier. «On n’a pas une minute de libre, explique-t-elle. C’est peut-être d’ailleurs ça le message principal du documentaire.» Prune enchaîne : «L’idée de ce documentaire nous est venue pendant la pandémie. En 2021, beaucoup de gens ont perdu leur travail. Enfermés chez eux, ils se sont reconvertis dans le télétravail