Le 31 mars a sonné la fin de la trêve hivernale, entraînant inévitablement le retour à la rue de milliers d’hommes, femmes et enfants ne bénéficiant plus de cette protection. Pour sensibiliser la population au sans-abrisme, l’association Utopia 56, créée en 2015 pour encadrer le bénévolat dans la jungle de Calais, a choisi de réitérer une opération menée une première fois pendant la préparation des Jeux olympiques à Paris : détourner l’outil Google Maps pour identifier, à l’aide de «pin’s», des personnes déplacées de force dans d’autres villes. Près de 20 000 d’entre elles avaient été transportées hors de Paris à l’occasion de la préparation des Jeux.
Utopia 56 avait alors créé des centaines de pin’s rouges (utilisés habituellement pour indiquer des lieux comme les restaurants, les hôtels, les boutiques) avec un prénom, «Chez Jean-Pierre» par exemple, pour rappeler à la mémoire des internautes où ils vivaient avant d’être expulsés. Un commentaire accompagnait le pin, pour expliquer ce qui était arrivé à chacun d’entre eux. «Des éloignements systématiques en régio