Un énième épisode dans la navrante saga twiterrienne d’Elon Musk. Le patron du réseau social depuis près de six mois s’en est pris en ligne - donc à la vue de tous - à l’un de ses employés, Haraldur Thorleifsson. Surnommé «Halli», celui-ci est atteint de dystrophie musculaire, l’obligeant à se déplacer en chaise roulante. L’homme, très réputé dans le milieu de la tech en Islande, a créé une start-up, Ueno, qu’il a vendu à Twitter en 2021, devenant ainsi salarié du réseau social.
Mais lundi soir, «Halli» a cherché à savoir s’il avait été licencié, «l’accès à [son] ordinateur professionnel [ayant] été coupé» «neuf jours» auparavant. Avant lui, des milliers d’autres employés ont été virés sans même en être avertis depuis le rachat de l’entreprise par Musk en octobre 2022. «Halli» a alors interpellé poliment son patron sur Twitter. «Cher Elon Musk […] Votre responsable des ressources humaines n’étant pas en mesure de confirmer si je suis encore employé ou non, […] peut-être que vous me répondrez ici ?»
Le message, fort de plusieurs milliers de partages, a fini par arriver jusqu’aux yeux du patron en personne. En réponse, celui-ci a demandé quel travail «Halli» réalisait pour l’entreprise, avant que le salarié ne détaille ses fonctions. C’est là qu’Elon Musk est parti en toupie : «La vérité, c’est que ce type (qui jouit d’une fortune indépendante) ne travaille pas, prétexte un handicap qui l’empêcherait de taper à la machine, et pourtant tweete à tout va. Je ne peux pas dire que j’ai beaucoup de respect pour cela.» Dans un autre tweet - depuis supprimé -, le milliardaire se permet même de dire qu’Halli était «le pire» de ses employés.
The reality is that this guy (who is independently wealthy) did no actual work, claimed as his excuse that he had a disability that prevented him from typing, yet was simultaneously tweeting up a storm.
— Elon Musk (@elonmusk) March 7, 2023
Can’t say I have a lot of respect for that.
La réponse de «Halli» ne s’est pas fait attendre. Dans une longue série de messages, l’homme a détaillé par le menu les effets de sa maladie à Elon Musk. Ses jambes qui l’ont quitté en premier, ses bras ensuite, et enfin ses doigts, «pour lesquels vous vous préoccupez beaucoup», lance-t-il avec sarcasme.
«Je ne suis pas en mesure d’effectuer un travail manuel (ce qui, dans ce cas, signifie taper ou utiliser une souris) […]. Ce n’était pas un problème chez Twitter puisque j’étais directeur principal et que mon travail consistait principalement à aider les équipes à avancer, à leur donner des conseils stratégiques et tactiques», se justifie-t-il.
Vidéo
Haraldur Thorleifsson a ensuite décidé de taper le magnat au porte-monnaie, en lui demandant si Twitter comptait lui payer ce qui lui était dû au titre du rachat de sa start-up s’il était réellement licencié. Le montant pourrait se chiffrer en millions de dollars, rapporte la presse américaine, et semble avoir fait regretter ses tweets péremptoires à Musk.
Le milliardaire a fini par déclarer mardi soir avoir «passé un appel vidéo avec Halli pour savoir ce qui était vrai par rapport à ce qu’on [lui] avait raconté». Il s’est excusé auprès de son employé, prétextant avoir reçu des informations fausses «ou, dans certains cas, vraies, mais pas significatives.» Malgré tout, «Halli» envisagerait de rester chez Twitter, selon les dires d’Elon Musk. De son côté, le possible ex-employé s’est contenté d’annoncer l’ouverture de son restaurant dans le centre de Reykjavik, «Anna Jóna», du nom de sa mère.