Accusé de nuire à la santé mentale et physique des enfants et des adolescents à travers ses différents contenus, YouTube dit vouloir mieux faire. Ce jeudi 5 septembre, la plateforme a annoncé, via un communiqué, déployer de nouvelles mesures de protection destinées aux adolescents de 13 à 17 ans «du monde entier». Le site internet restreint ainsi à partir d’aujourd’hui l’exposition des adolescents aux vidéos qui peuvent avoir un «impact sur leur bien-être», non pas en supprimant ce type de contenus – qui n’enfreignent pas ses lignes directrices –, mais en veillant à ce que les algorithmes ne continuent pas à les proposer «de manière répétée». «Ces catégories comprennent les contenus qui comparent les caractéristiques physiques et idéalisent certains types de corps par rapport à d’autres, idéalisent des niveaux de forme physique ou des poids spécifiques, ou affichent une certaine forme d’agression sociale sous la forme de combats et d’intimidation», détaille le communiqué.
Interview
Une mesure indispensable car les adolescents sont «plus susceptibles que les adultes de se forger une image négative d’eux-mêmes lorsqu’ils voient des messages répétés sur les normes idéales dans les contenus qu’ils consomment en ligne», explique le Dr Garth Graham, responsable mondial de la santé chez YouTube. La plateforme précise également que les experts de son comité consultatif avaient souligné que certaines catégories de contenus sont «inoffensives» pour une vidéo regardée une fois, mais qu’elles pouvaient être «problématiques» si elles étaient visionnées de manière répétée.
«Une fréquence plus élevée de contenus idéalisant des normes ou des comportements malsains peut mettre l’accent sur des messages potentiellement problématiques, et ces messages peuvent avoir un impact sur la façon dont certains adolescents se perçoivent», a abondé Allison Briscoe-Smith, clinicienne et conseillère sur YouTube. Ces différents garde-fous pourraient «aider les adolescents à maintenir des modèles sains lorsqu’ils se comparent naturellement aux autres et évaluent la façon dont ils veulent se montrer dans le monde», veut croire la clinicienne. Toutefois, puisque le visionnage de ces vidéos demeure possible, l’efficacité de cette mesure reste à démontrer.