Chapeau vissé sur des tresses défraîchies, Min’sal Wazi, 41 ans, reçoit dans son atelier situé dans le centre de Rouen. Sans même qu’il n’ouvre la bouche, la pièce parle pour lui. Les pierres fines et précieuses (saphir, améthyste, quartz, tanzanite) côtoient les vinyles et les micros. Sa facetteuse Ultratec, machine polyvalente qui facilite la taille de haute précision de pierres, regarde en chien de faïence un ordinateur équipé de logiciels permettant la production d’instrumentales. Le quadra appartient à deux grandes «familles» que tout semble opposer. Côté pile, il est à la tête du collectif d’artistes hip-hop rouennais «la Charbonnerie». Côté face, il dit faire partie de la «confrérie de la joaillerie rouennaise», une alliance informelle. «On se fait un repas par mois où on échange bons plans et petites histoires de joailliers et de tailleurs de pierres», s’enorgueillit le Normand qui se définit comme un «designer lapidaire» depuis quatre ans. Il répond à des demandes personnalisées de joailliers de Rouen à Paris.
A 90 bornes de là, un fringant trentenaire nous accueille à Pontoise (Val-d’Oise) dans le showroom de Goldaia, une TPE embauchant trois salariés, qu’il décrit comme «une marque de bijoux haut de gamme française issue de la culture hip-hop». Téhé Oula en est le fondateur et le directeur artistique. Son entreprise a parfois recours aux services de Min’sal Wazi. Ses produits (colliers, boucles d’oreilles, bracelets) vont de 100 à 370 eu