Les fans de tueurs, surtout les femmes, sont des cibles faciles : «détraquées», «inconscientes», «paumées», elles sont parfois même perçues comme des meurtrières en puissance. Il n’existait jusqu’ici en France pratiquement aucun ouvrage sur le phénomène. Dans Hybristophilia (publié fin 2023 aux éditions du Camion Noir), Viola Di Basilea fait le récit, haletant, minutieux, d’une plongée en eaux troubles aux allures d’ethnographie intime. C’est son premier livre, écrit sous pseudonyme, à l’âge de 39 ans. «Il ne s’agit ni d’un procès à charge, ni d’un plaidoyer, explique-t-elle. L’ouvrage est né du désir de comprendre pourquoi les sociétés modernes favorisent l’hybristophilie tout en la condamnant. Il y a là une contradiction.» D’un côté, les séries consacrées aux psychopathes se multiplient, encourageant le grand public à fantasmer sur des monstres. D’un autre côté, les médias s’interrogent : faut-il interdire les forums où des fans s’échangent des photos de tortionnaires accompagnées de petits cœurs ? «La tentation est grande de faire fermer ces sites comme s’ils émanaient de dangereuses sectes apocalyptiques, n
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Hybristophilia : pourquoi fantasmer sur un assassin ?
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Selon Viola Di Basilea, l’hybristophilie pourrait bien «n’être, au fond, que le miroir grossissant d’une fascination presque unanimement partagée». (Élisabeth De Bézenac)
par Agnès Giard
publié le 6 janvier 2024 à 9h10
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