Née en 1883 dans une famille d’aristocrates russes, la mystique et féministe Maria de Naglowska organise, à Montparnasse dans les années 30, des conférences vantant les vertus du «coït magique». Plusieurs surréalistes et Le Corbusier, notamment, font partie du public. Durant les rituels, l’assistance est censée faire circuler le flux d’érotisme que déchargent à pleine puissance (symbolique) des volontaires triés sur le volet. Certains d’entre eux, les plus casse-cou, sont même incités à se pendre lors de séances assimilées à des épiphanies : la strangulation est censée provoquer une éjaculation désignée comme «divine» par Mme de Naglowska. Le portrait de cette grande prêtresse du «satanisme féminin» se trouve dans un guide illustré, rempli d’anecdotes étonnantes, l’Atlas du Paris fantastique (1), sorti le 9 octobre.
Adresses pour initiés
Dans cet ouvrage écrit par Philippe Baudouin, spécialiste de l’ésotérisme, les fantômes d’occultistes célèbres croisent les pas des vivants au fil d’une quarantaine de lieux emblématiques à Paris : le cercle des télépathes de la rue Bargue (XVe), l’ancien temple de la Golden Dawn (rue Ribera, XVIe), l’Institut métapsychique (rue de l’Aqueduc, Xe)… Parmi ces adresses, il y a aussi celle d’un lieu mythique – le studio Raspail du 36 rue Vavin (VIe) – auquel s’attache une figure légendaire : Maria de Naglowska. Lorsqu’elle arrive à Paris en 1929, cette femme mystérieuse attire tous les regards. Il se dit que toute jeune, elle aurait fréquenté la s