Pour vivre heureux, vivons cachés, a-t-on l’habitude d’entendre. Mais les expressions toutes faites, comme les paires de chaussures en taille 36, ne conviennent pas à tout le monde, surtout en amour. Si certains préfèrent effectivement désirer tout bas, de peur d’être entendus, d’autres voudraient au contraire crier à la face de la Terre entière combien ils sont heureux avec l’être aimé. Après avoir recueilli les témoignages de trois amoureux clandestins, Libé les analyse avec l’aide de trois sociologues et d’une autrice.
Valérie (1), sa relation secrète après une séparation douloureuse
En 2021, Valérie quitte le père de ses deux enfants puis rencontre Ludovic au cours d’une soirée. Au début, rien de sérieux, mais très vite, naissent les sentiments. Impossible, pour autant, d’officialiser leur relation à cause de son ex-conjoint, qui vit « très mal » la séparation. Trois ans plus tard, ses enfants sont désormais au courant, mais toujours pas son ex-conjoint, ni son père. A 40 ans, Valérie rêve de liberté, pas d’une famille recomposée : « C’est une relation qui n’appartient qu’à [Ludovic et moi]. Personne ne peut s’en mêler et nous mettre des bâtons dans les roues, car personne n’est au courant. Il n’y a pas de pression sociale. »