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Libération
Les 400 culs

«Au fond du couloir à gauche» : ce que les panneaux de toilettes disent de nous

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Depuis plus de vingt ans, le psychiatre Serge Tisseron collecte les panneaux de toilettes. Le meilleur de sa collection est compilé dans un livre qui dresse l’histoire de cette signalétique, souvent bizarre et décalée.
L’origine des pictogrammes remonterait aux années 1960, lorsque s’impose l’idée venue du Japon de remplacer les mots par des dessins. (Serge Tisseron )
publié le 15 mars 2025 à 10h48

Chaque semaine dans les «400 culs», Agnès Giard, anthropologue rattachée à l’université de Paris Nanterre, spécialiste du Japon, passe les discours et les pratiques sexuelles contemporaines au crible d’une analyse sceptique et distanciée, nourrie par les dernières recherches en sciences humaines et sociales.

«Les hommes à gauche, parce que les femmes ont toujours une bonne droite» ? Si cette blague vous paraît incompréhensible, voici la version originale en anglais : «Men on left because women are always right.» L’idée commune veut que les panneaux indiquant la direction des toilettes soient un des miroirs les plus révélateurs des stéréotypes de genre. Idée reçue, proteste Serge Tisseron, dans un ouvrage intitulé Au fond du couloir à gauche (Armand Colin), qui recense les images de panneaux les plus loufoques de sa collection. Leur iconographie relève d’un flagrant passéisme. Pour le dire plus clairement : il ne faut pas tomber dans le panneau. Les signalétiques WC ne reflètent souvent que l’état révolu d’une société. Si leur signalétique traduit bien un «besoin», s’amuse Serge Tisseron, interviewé par email, c’e