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Interview

«Bodycount» et masculinisme sur les réseaux sociaux : «Cela traduit la persistance de l’obsession du contrôle des corps des femmes»

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Selon la spécialiste en sciences de l’information et de la communication Marie-Joseph Bertini, ce discours sexiste, qui pullule sur Internet, est, derrière une façade futile, très pernicieux.
publié le 16 juin 2025 à 7h21

Depuis quelques années, les réseaux sociaux, TikTok en tête, abritent des milliers de vidéos dans lesquels des hommes s’intéressent au «bodycount» des femmes, soit le nombre de leurs partenaires sexuels. Personnes lambda, influenceurs et masculinistes déprécient ainsi celles au «bodycount» qu’ils jugent élevé à partir de trois ou cinq partenaires. Marie-Joseph Bertini, professeure en sciences de l’information et de la communication à l’Université Côte-d’Azur et spécialiste des études de genre, décrypte cette tendance misogyne qui cible, principalement, le jeune public.

Comment expliquer la popularité du terme «bodycount» sur les réseaux sociaux, et en particulier sur Tik Tok ?

Ces derniers temps, le backlash anti-féministe bat son plein, notamment sous l’action des réseaux sociaux dont la force d’amplification aggrave ce mouvement réactionnel classique. Les