Chaque semaine dans «les 400 culs», Agnès Giard, anthropologue rattachée à l’université de Paris Nanterre, spécialiste du Japon, passe les discours et les pratiques sexuelles contemporaines au crible d’une analyse sceptique et distanciée, nourrie par les dernières recherches en sciences humaines et sociales.
Oubliez les mots «catin», «garce» ou «racoleuse». Maintenant, on dit «bop». «Bop est devenu viral. La faute à cette guerre entre les deux maisons de contenu, Bop House et Bruzz House : elles ont enflammé les réseaux.» Interviewé par mail, Adam Aleksic, linguiste serbo-américain de 24 ans, diplômé de Harvard, s’enfièvre visiblement. Auteur du livre Algospeak (1), récemment publié en anglais (le 25 juillet, aux éditions Knopf), il tire la sonnette d’alarme : la censure en ligne, sur TikTok ou sur YouTube, favorise la multiplication de néologismes qui s’imposent maintenant hors ligne, et cela «n’a rien d’anodin», prévient-il.
L’émergence du mot «bop» dans la langue courante fournit la preuve – «encore une» –