Menu
Libération
Les 400 culs

Bouche-lampe et canapé à pénis : l’art de Nicola L., «la dernière femme objet»

Article réservé aux abonnés
Inventrice de l’art «pénétrable», l’artiste française sort de l’ombre à la faveur d’une rétrospective, inédite en Europe. L’occasion de découvrir ses meubles en forme de femmes nues.
«Giant Foot» (1969) de Nicola L. (Nicola L. Collection et Archives)
publié le 26 juillet 2025 à 14h59

Chaque semaine dans «les 400 culs», Agnès Giard, anthropologue rattachée à l’université de Paris Nanterre, spécialiste du Japon, passe les discours et les pratiques sexuelles contemporaines au crible d’une analyse sceptique et distanciée, nourrie par les dernières recherches en sciences humaines et sociales.

«C’était comme une sorte de rage au début.» Ainsi qu’elle le raconte lors de ses interviews, Nicola L. fait «des trous» dans ses toiles, pour obliger les gens à «rentrer dedans». Créatrice en 1964 des tableaux dits «pénétrables», Nicola Leuthe, de son nom complet, est célèbre aux Etats-Unis pour sa contribution majeure au pop art. Née en 1932 au Maroc, morte en 2018 à Los Angeles, cette artiste française n’avait cependant jamais bénéficié en Europe d’une exposition d’envergure. Une rétrospective itinérante retrace maintenant toute sa carrière. Inaugurée au Centre d’art Camden à Londres, puis déplacée au Frac Bretagne, la rétrospective est désormais visible à la Kunsthalle de Vienne, jusqu’au 14 septembre. Après quoi, elle sera déplacée au Museion de Bolzano, en Italie, sa destination finale. «Bien que les œuvres soient toujours les mêmes, elles sont