New York, 1967. Un jeune agent publicitaire doit démissionner pour avoir soutenu un employé surpris en train de feuilleter Playboy au bureau. Son nom : Arch Brown. Au lieu de chercher tout de suite un autre emploi, il décide de s’acheter une caméra Bolex et de s’initier à la réalisation au cours de l’été. En arpentant Central Park et les rues de Manhattan avec sa caméra portative à la main, il ne sait pas encore qu’il va révolutionner le cinéma X américain. Dans un manuscrit découvert après sa mort d’un cancer en 2012, Arch Brown relate toute l’histoire. A la croisée du testament et du journal intime, son texte fournit sur les débuts du X une manne d’informations étonnantes, non censurées, et pour cause : le document n’était pas destiné à être lu par le grand public.
Le voilà publié en français, sous le titre Un pornographe, grâce au traducteur Etienne Gomez (créateur des éditions Perspective Cavalière) qui le compare avec humour à un «manuel de reconversion professionnelle». Effectivement, rien ne destinait Arch Brown à devenir réalisateur de hardcore. S’il l’est devenu, c’est presque par hasard : quand il faisait des tests avec sa caméra neuve, des couples s’offraient spontanément en spectacle. Dans les parcs, des inconnus lui montraient leur pénis, l’air de dire : «Vas-y, filme !» Des garçons se masturbaient en prenant la pose. «Zoome sur moi, vas-y !»
Candidature spontanée
Six mois après l’achat de sa caméra, Arc