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Des ours gays et bien léchés : «C’est important de montrer que gros = beau»

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Pour «Libé», des bears clament leur fierté d’appartenir à cette communauté qui revendique ses poils et ses formes. Dans notre quatrième épisode, Willy, 28 ans, cadre d’une start-up à Paris.
Au Bears' Den à Paris le 1er mai 2024. (Dorian Prost /Libération)
publié le 9 mai 2024 à 10h47

«On est gros, on est pédés, on est des gros pédés !» clament-ils en manif. A l’occasion de la semaine de la «fierté ours», les bears francophones, sous-communauté homosexuelle, célèbrent en ce début mai les 25 ans de leur tanière parisienne à la lisière du Marais, le Bears’ den (IVe arrondissement). Et il y a de quoi envoyer du lourd.

«Quand j’étais gamin, j’étais plutôt mince. A partir de mes 18 ans, mon corps a commencé à changer. J’ai pris du poids et de l’épaisseur au niveau du ventre, des cuisses et des épaules. En fait, j’étais beaucoup plus “stock” mais je ne mettais aucun mot sur le fait que mon corps changeait. J’aimais comme j’étais et je le vivais bien. Jusqu’à mon arrivée dans le monde du travail. Dans ma première boîte, on me faisait sentir que j’étais le petit gros de service. On m’a rangé dans une case et ce d’autant plus que j’ai du poil partout sur le torse. Il y avait une gêne que je peux encore ressentir aujourd’hui chez certains de mes collègues.

«J’habitais au Mans. Il y a quatre ans, j’ai déménagé à Paris. Et c’est à ce moment-là que j’ai rencontré la communauté bear. J’avais déjà eu l’opportunité de fréquenter ce milieu, notamment aux Etats-Unis grâce à mon ex-mari américain. J’avais un pied dedans sans vraiment y être. Mais fréquenter les bars bears m’a ouvert les yeux sur le fait que