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Témoignage

Des ours gays et bien léchés : «Il faut être soi-même sans crainte d’être rejeté, peu importe son poids, ses formes, son corps ou ses poils»

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Pour «Libé», des bears francophones clament leur fierté d’appartenir à cette communauté homo body-positive. Dans notre cinquième épisode, Julian, 21 ans, en reconversion professionnelle à Cannes.
Au bar gay parisien le Bears' Den, le 1er mai 2024. (Dorian Prost /Libération)
publié le 10 mai 2024 à 12h50

«On est gros, on est pédés, on est des gros pédés !», clament-ils en manif. A l’occasion de la semaine de la «fierté ours», les bears francophones, sous-communauté homosexuelle qui revendique ses poils et ses formes, célèbrent en ce début mai les 25 ans de leur tanière parisienne à la lisière du Marais, le Bears’ Den (IVe arrondissement). Et il y a de quoi envoyer du lourd.

«J’ai toujours été rond et poilu. Mais j’ai également toujours aimé les mecs avec des formes et avec des poils. Je ne sais pas comment l’expliquer. C’est l’aspect nounours, je le vois comme quelque chose de réconfortant, de doux et protecteur. Personnellement, je me sens en sécurité quand je suis dans les bras d’un ours. J’ai aussi toujours plus ou moins su que j’étais homo. Et puis, en parlant avec d’autres garçons j’ai découvert la communauté gay.

«J’avais 16 ans, j’habitais à Paris, c’était un peu plus simple qu’aujourd’hui dans le Sud-Est [où vit à présent Julian, ndlr], et c’est à ce moment-là que j’ai commencé à assumer mon homosexualité et mon goût pour les ours. C’est en fréquentant des événements dédiés que j’ai appris ce qu’était une communauté, et surtout qu’il n’y avait pas de honte à être poilu et gros, que c’était accepté. En fait, je me suis tout de suite intégré. Et depuis que j’ai été élu Mister Bear d’Azur cette année, je me sens encore mieux : ça m’a libéré de certaines peurs et donné confiance en moi.

«Je suis d’une génération qui a été sur les réseaux sociaux