Des mois que mon algorithme Instagram m’envoie la même blague : «Si vous avez 30 ans en 2024, soit vous êtes mariés avec enfants, soit vous préparez un marathon.» Merci, Meta, de remarquer que j’ai enregistré mon premier record Strava sur un semi le mois dernier. Et pas encore retrouvé l’amour. Sept mois après mon séjour en enfer − une soirée foireuse pour célibataires − je le suis toujours. Les organisateurs de ladite soirée félicitent le karma, mes potes accusent mon cœur d’artichaut ou ma misandrie sporadique. Je mise plutôt sur la culture du swipe qui exhorte à surconsommer les rencontres pour un semblant de validation sociale à l’ère de la superficialité numérique, mais bon, c’est pas une compétition. Le résultat est le même, je suis célibataire. Tellement que j’ai le temps de faire du sport cinq fois par semaine − rien de tel qu’un petit trail avec 500m de dénivelé positif pour faire trembler ses jambes quand personne d’autre ne s’en charge. Et pas que j’envie particulièrement la parentalité, ou que je sois malheureuse seule, mais un semblant de vie de couple pourrait être une réponse aux supplications de ma kiné pour que je ralentisse.
Prise dans l’engrenage de ce sport qui devient rapidement votre seule personnalité, j’ai même décidé, après dix ans de footing en solitaire, d’intég