Chaque semaine dans «les 400 culs», Agnès Giard, anthropologue rattachée à l’université de Paris Nanterre, spécialiste du Japon, passe les discours et les pratiques sexuelles contemporaines au crible d’une analyse sceptique et distanciée, nourrie par les dernières recherches en sciences humaines et sociales.
«L’idée d’un jouet pour la masturbation masculine m’est venue des moteurs quatre cylindres, avec leur chambre de combustion. J’ai adapté au corps humain le principe de l’air comprimé qui déclenche une explosion.» Rencontré à Barcelone, dans le cadre du salon érotique Erospain, Koichi Matsumoto, 58 ans et PDG de Tenga, raconte sa success story : partie de rien, en 2005, son entreprise totalise 140 millions de produits vendus. Une véritable déferlante, qui touche plus de 70 pays, conquis, les uns après les autres, par l’extrême sophistication de ces jouets au design high-tech. Alors qu’il fête les 20 ans de sa marque, Koichi Matsumoto s’étonne lui-même : «Personne n’y croyait, au départ… à part deux proches, sans les encouragements de qui j’aurais peut-être laissé tomber.»
Né dans la préfecture de Shizuoka, dans une famille d’origine modeste, ce passionné de mécanique raconte au fil de quel parcours, jalonné d’épreuves, il a fait des sextoys – au Japon – un phénomène de société. Ce phénomène atteint maintenant la France, troisième plus gros consommateur europ