«Si l’extrême droite prend le pouvoir, je quitterai la France.» Carl, juriste de 33 ans au Cellier (Loire-Atlantique), est sans équivoque. Pour lui et comme pour un bon nombre de Français, la date du 9 juin a fait l’effet d’une déflagration avec les 31,4 % de la liste du Rassemblement national (RN) aux élections européennes, la dissolution de l’Assemblée décidée par Emmanuel Macron puis l’annonce de législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet. Depuis, ils sont nombreux, comme Carl, à envisager le pire. «Je crains une cohabitation et un gouvernement autoritaire qui, en passant par des décrets, mettra en œuvre une politique pénale répressive. Je crains l’anéantissement des libertés fondamentales mais aussi le bannissement de toute forme de contestation», énumère le jeune homme qui se sait privilégié en tant qu’homme blanc, cis, hétéro et diplômé.
«Je n’en suis pas moins dégoûté par le racisme qui règne dans notre pays», clame-t-il avant de prédire «l’avènement d’un Etat fasciste et d’une politique totalitaire au service des élites financières». Pour faire face,