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«La fascisation des esprits me terrorise» : ces Français qui songent à quitter le pays si le RN accède au pouvoir

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Craignant une explosion des violences racistes, des inégalités et des atteintes aux libertés publiques, beaucoup envisagent de fuir vers des cieux perçus comme plus tolérants en cas de victoire du parti d’extrême droite aux législatives.
Marine Le Pen et Jordan Bardella le 2 juin au Dôme de Paris, lors du dernier meeting du Rassemblement national avant le scrutin des européennes. (Stéphane Lagoutte/MYOP pour Libération)
publié le 23 juin 2024 à 8h21

«Si l’extrême droite prend le pouvoir, je quitterai la France.» Carl, juriste de 33 ans au Cellier (Loire-Atlantique), est sans équivoque. Pour lui et comme pour un bon nombre de Français, la date du 9 juin a fait l’effet d’une déflagration avec les 31,4 % de la liste du Rassemblement national (RN) aux élections européennes, la dissolution de l’Assemblée décidée par Emmanuel Macron puis l’annonce de législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet. Depuis, ils sont nombreux, comme Carl, à envisager le pire. «Je crains une cohabitation et un gouvernement autoritaire qui, en passant par des décrets, mettra en œuvre une politique pénale répressive. Je crains l’anéantissement des libertés fondamentales mais aussi le bannissement de toute forme de contestation», énumère le jeune homme qui se sait privilégié en tant qu’homme blanc, cis, hétéro et diplômé.

«Je n’en suis pas moins dégoûté par le racisme qui règne dans notre pays», clame-t-il avant de prédire «l’avènement d’un Etat fasciste et d’une politique totalitaire au service des élites financières». Pour faire face,