Ses pattes de devant évoquent des mains humaines. Le xénope lisse (Xenopus laevis) ou «grenouille à griffes», d’origine africaine, est désormais inscrit dans la liste des Espèces exotiques envahissantes pour l’Union européenne car il transmet des maladies mortelles aux autres amphibiens, qu’il menace d’extinction. Depuis le mois d’août, le xénope ne peut plus être importé, élevé, commercialisé ni même transporté dans aucun pays de l’UE. Seuls les instituts de recherche ont le droit d’en détenir alors qu’ils sont en partie responsables de la catastrophe : les Xenopus laevis qui colonisent nos cours d’eau – véritable fléau pour la biodiversité –, sont les descendants de xénopes ayant fui des laboratoires. Mais comment en est-on arrivé là ?
Cela commence par un retard des règles. Depuis des siècles, pour savoir si elles sont enceintes, les femmes ont recours à des méthodes plus ou moins fiables. Un test datant de l’Egypte ancienne consiste à humecter d’urine deux petits sacs de graines – orge et blé. Si les céréales germent, la femme est enceinte. En 1963, des scientifiques reproduisent l’expérience. Résultat : 70 % d’efficacité. Alors que l’urine des hommes ou des femmes non fécondées bloquent toute germination, celle des femmes enceintes contient en effet une substance – la gonadotrophine chorionique humaine (hCG ou bêta-hCG) – sécrétée par le placenta et capable d’activer l