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Les 400 culs

Le bien-être vaginal, un business juteux

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Vendu comme «rituel féminin ancestral», le bain de vapeur vulvaire fait partie des thérapies les plus rentables dans un contexte de défiance grandissante vis-à-vis des gynécologues. La sage-femme féministe Leah Hazard analyse cette tendance.
Un kit (de type plutôt chic) pour faire un bain de vapeur vulvaire. (DR)
publié le 24 août 2024 à 10h30

Sur son site dédié aux soins «holistiques», la marque Evolving Butterfly vend des herbes odorantes qu’il faut faire infuser dans un pot en plastique rose avant de s’accroupir au-dessus : «The Queen’s Steam Herbs» sont censées faire «pénétrer» une «énergie chaude et aimante» dans les organes génitaux des clientes. Un autre vendeur en ligne, Four Visions, présente sa gamme d’herbes «sacrées» avec le slogan «Emparez-vous du pouvoir de la déesse». Sur le site Wild Samsara, un mélange de calendula, lavande, armoise et feuilles de pissenlit (préparé par «une guérisseuse prêtresse de l’utérus») est présenté comme le moyen de «relâcher les énergies du passé par la porte cosmique» : ces herbes à faire infuser dans un bol pour une inhalation vaginale sont censées guérir les «traumas sexuels». Peut-on parler d’une imposture ? «Oui, répond Leah Hazard. Mais il serait naïf de penser que le phénomène se réduit à cela.» Sage-femme depuis plus de dix ans dans un hôpital écossais, autrice d’un best-seller consacré à l’utérus (1) paru au printemps, Leah Hazard décrypte les dessous de cette tendance.

Vaporisation vulvaire

«Tout d’abord, explique-t-elle à Libération, le phénomène est beaucoup trop vaste pour qu’on puisse le réduire à une mode éphémère.» Tapez «sauna vaginal»