Le chercheur indépendant Grégoire Ming, diplômé d’Oxford, signe une magistrale Histoire érotique de l’Angleterre (Payot) parue mercredi 18 septembre. L’occasion pour lui de brosser, en vingt-huit chapitres, l’étonnante fresque d’un pays «ouvert» autant que corseté. Un pays qui accueille toutes les minorités, où 10 % des députés sont queers, est aussi celui qui a réprimé longtemps le SM ou le porno. Pratiques, lieux, personnalités, tout y passe : la première lesbienne moderne, les drag queens pionnières de l’histoire, les fuck les plus retentissants de la presse à scandale, les ragots sexuels concernant la famille royale… Grégoire Ming raconte tout, avec un enthousiasme qui force le lecteur à réviser ses positions. L’Angleterre, pas si puritaine, finalement ?
Pourquoi un livre sur l’érotisme anglais ?
Je suis à moitié anglais, et à moitié suisse. J’avais envie de parler de mon pays, mais à l’envers, c’est-à-dire par le biais de ses corps, ses trous de serrure et ses dark rooms. En tant que millennial queer, j’avais aussi envie d’inscrire mon expérience vécue, celle d’un pays festif, inclusif, hédoniste… Car c’est cela la réalité au XXIe siècle. Personnellement, je n’ai jamais rencontré d’Anglais coincé.
Votre ouvrage part d’une énigme…
L’Angleterre compte parmi les pays où la vie sexuelle commence le plus tôt. Comment l’expliquer ? Cette société jouisseuse tire ses excès du combat qu’elle livre contre un appareil judiciaire historiquement