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Témoignage

50 ans d’amour : «Chaque matin, on échange trois mots doux, avec le plaisir de commencer la journée ensemble»

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Pour la Saint-Valentin, «Libé» entre dans l’intimité de couples amoureux depuis plus de cinquante ans. Aujourd’hui, troisième épisode de notre série avec Gérard et Michelle-Noëlle, anciens chercheurs au CNRS à Caen, et bientôt soixante ans de mariage.
«Libé» entre dans l’intimité de couples amoureux depuis plus de cinquante ans. (Montage Liberation/Getty Images)
publié le 14 février 2024 à 8h42

Gérard : «On s’est rencontrés parce qu’on travaillait dans le même laboratoire à l’Université de Rennes. Michelle-Noëlle était ingénieure de recherches, et moi, je suis arrivé après la fin de mes études pour faire un stage dans son laboratoire. Il faut dire qu’elle a quatre ans de plus que moi, elle est de 1937. Donc avant de se rencontrer amoureusement, on s’était connus professionnellement. D’ailleurs, tu te rappelles, un soir, je rentrais chez moi, et soudain, je te croise dans la rue. Tu te souviens ? Et je t’ai tapé sur l’épaule !

Michelle-Noëlle : Ah oui ! Et tu m’as dit : je vais t’offrir une bière.

G. : On s’est retrouvés en tête à tête. Et de fil en aiguille, on a eu trois garçons.

M-N. : Oui, enfin, pas tout de suite.

G. : On s’est mariés en 1965 après s’être fréquentés pendant un an et demi. Nous ne vivions pas dans la même ville. Les neuf mois précédant notre union, on s’est retrouvés chaque semaine ; soit j’allais à Caen, soit Michelle-Noëlle venait à Rennes. Après notre mariage, on s’est installés à Caen dans un grand studio au dernier étage d’un immeuble au centre-ville, puis on a pris un appartement plus grand, derrière l’université, avec deux chambres, parce qu’on voulait des enfants.

M-N. : Les enfants sont nés en 1971, en 1973 et en 1975. A chaque fois, j’étais déçue, parce que je voulais une fille !

G. : Quand j’y pense, en regardant en arrière, on n’a jamais eu, entre nous, de fractures. On ne s’est jamais quitt