Françoise : «Je me rappelle très bien de la façon dont on s’est rencontrés. C’était le 21 septembre 1973. Nous passions le permis de conduire. Pour mon mari, c’était sa dernière leçon de code. Il m’avait remarquée, alors il m’a dit : “Je vous offre un verre ?” Nous sommes allés dans un bar, mais ça fermait cinq minutes plus tard. On était un peu déçus ! Alors il a dit : “Est-ce que tu veux que je te raccompagne ?” Et voilà. C’était le premier jour. Il ne faut pas attendre, il faut le faire tout de suite.
Alain : Et on a couché le lendemain. Non, je rigole. Mais, c’était la plus jolie du code. Tant qu’à faire, autant aller avec une jolie qu’avec une moche. Donc j’ai décidé de faire les deux à la fois, le permis et le couple.
F. : A cette époque-là, j’étais partie de chez mes parents. J’étais toujours étudiante et j’avais une chambre de bonne dans la ville où il habitait. J’étais tombée sur un médecin très compréhensif qui était d’accord pour me prescrire la pilule, alors qu’il fallait avoir la majorité, qui était à 21 ans, et moi je n’en avais que 18 en 1973.
A. : Oui, j’ai épousé une vieille. Non ce n’est pas vrai, j’avais 18 ans aussi. On allait beaucoup au cinéma.
F. : On allait voir les Emmanuelle et Histoire d’O. Et après, on allait se balader. Sauf qu’Alain est parti à l’armée.
A. : Oui, à Aix-en-Provence, dix-sept heures de train ! Mais on s’écrivait.
F. : On n’a pas gardé les lettres, nous ne sommes pas conserva