Premier sous-sol : des grappes de trois ou quatre mecs se sucent mutuellement dans un renfoncement sombre, où parviennent les lueurs de néons rouges. Deuxième sous-sol, cave humide avec deux cabines atteignables par des escaliers glissants : des voyeurs se branlent avec gourmandise autour d’un duo en plein acte. La chaleur et la moiteur sont accablantes, les générations se confondent et les gémissements se répondent.
Au-dessus des têtes, le rez-de-chaussée est bondé alors qu’il est à peine l’heure de l’apéro. Au bar, des hommes qui s’enfilent forment une chenille, au milieu d’autres gars qui font la causette en sirotant un coca ou une bière. Nous voici dans une partouze gay comme il s’en organise toutes les semaines en France, dans des sex-clubs ou en appartement. «Ici, ça baise un peu partout, ça se veut convivial, observe Benoît (1), 45 ans, grand blond bien gaulé en plein tour du propriétaire, aussi fonctionnaire de métier. L’esprit de la touze, c’est quand même le partage.»
Mais à la différence des autres jours, ce jeudi soir caniculaire de la fin juin à Paris, à moins de quarante-huit heures de la marche des fiertés, les drogues de synthèse sont formellement proscrites par l’organisateur -