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Libération
Les 400 culs

«Les photos prises avec des “love-dolls” n’ont rien d’innocent» : Sofiya Loriashvili exorcise la poupée

Agée de 25 ans, la photographe d’origine ukrainienne se confronte aux corps de bimbo en silicone. Elle se rend chez leurs propriétaires pour poser, dévêtue, en compagnie de ces «femmes au service des hommes».

Les photos de Sofiya Loriashvili en compagnie de «love-dolls» participent d’une mise en scène moqueuse qu’il serait imprudent de réduire à un discours pour ou contre la prostitution. (Sofiya Loriashvili)
Publié le 27/09/2025 à 12h51

Chaque semaine dans «les 400 culs», Agnès Giard, anthropologue rattachée à l’université de Paris-Nanterre, spécialiste du Japon, passe les discours et les pratiques sexuelles contemporaines au crible d’une analyse sceptique et distanciée, nourrie par les dernières recherches en sciences humaines et sociales.

«A 7-8 ans, j’envisageais déjà une carrière de pute.» Dans un recueil intitulé Only You and Me («Seulement toi et moi»), la photographe Sofiya Loriashvili, pose un regard ironique sur elle-même. Publié aux éditions Fisheye, l’ouvrage rassemble une centaine d’autoportraits réalisés en compagnie de «rivales», c’est-à-dire de poupées grandeur nature hyperréalistes, aux formes avantageuses. Vêtue des mêmes lingeries que les poupées, adoptant les mêmes postures d’offrande érotique, Sofiya Loriashvili s’amuse à «troubler les frontières qui séparent la femme de la poupée», ainsi qu’elle le raconte à Libé. Sa démarche présente ceci d’original qu’elle relève d’une forme d’exorcisme.

A 25 ans, l’artiste a déjà «beaucoup vécu», suivant la formule toute faite, souvent reprise dans les médias qui relatent son passé par bribes éparses : poly-addictions et cu