Menu
Libération
Les 400 culs

Les secrets derrière les tableaux de Paula Rego

Article réservé aux abonnés
Violences sexuellesdossier
«Si tu crées des images, elles te servent à raconter des secrets.» Une rétrospective intitulée «Paula Rego-Jeux de pouvoir», à Bâle, en Suisse, lève le voile sur la vie amoureuse de la célèbre peintre.
«The Family», de Paula Rego (1988). (Paula Rego. Bridgeman Images)
publié le 11 janvier 2025 à 15h38

Ses tableaux sont souvent décrits comme des scènes de crime sexuel. Contemporaine de Francis Bacon ou Lucian Freud, qu’elle côtoie à la Slade School of Fine Art, à Londres, la peintre Paula Rego, décédée en 2022, se voit consacrer une grande rétrospective par le Musée d’art de Bâle (Suisse) qui dévoile des pans inédits de son œuvre. Jusqu’ici, entre la France et sa voisine helvète, Paula Rego n’avait eu les honneurs que d’une exposition à l’Orangerie (en 2018) qui portait sur ses derniers travaux. A Bâle, donc, on découvre sous le choc 120 œuvres inouïes de cruauté trouble, mêlant sexe bizarre et violence vécue. Paula Rego met en scène des femmes qui coupent leurs époux aux ciseaux. Elle fait aussi des portraits d’hommes travestis ou de fillettes abusant de leur chien, ainsi que des séries sur l’avortement.

Son thème de prédilection : les jeux de pouvoir, la domination, les abus de toute nature, si possible dérangeants… Quarante ans de psychanalyse jungienne exacerbent l’érotisme ambigu de ses tableaux. Cet œuvre lui vaut, à sa mort, les honneurs d’une journée de deuil national dans sa patrie de naissance, le Portugal, qu’elle avait fui puis affronté sous la dictature de Salazar.

Le mari de Paula Rego, Victor Willing, y figure en bonne place. Frappé par une sclérose en plaques dont il meurt après vingt ans de souffrances, cet homme occupe le cœur de l’exposition. Paula Rego le peint en victime de viol. Po