Menu
Libération
Témoignage

Les timides anonymes : «Pour moi, la torture suprême, c’est de faire un tour de table pour se présenter»

Article réservé aux abonnés
Pourquoi la timidité se manifeste-t-elle dans nos vies, comme si le corps nous trahissait ? Dans notre premier épisode, Kathleen se demande si elle n’est pas héréditaire.
«Quand je sens que je rougis, ça détruit tout car c’est comme si mes cartes étaient sur la table. J’essaie de sortir de la pièce, et je me débrouille pour que la personne ne le voie pas. Mais elle le voit !» (Photomontage Libération/Getty Images)
publié le 31 mars 2025 à 9h01

Pour ne rater aucun témoignage, aucune histoire, inscrivez-vous à notre nouvelle newsletter «Vécu».

Timides ou intimidés, quand leur corps se met à trembler, il devient impossible pour eux de se dominer. Cette timidité maladive a pu commencer dans l’enfance ou plus tard, après un choc, une déception, un échec. Les manifestations corporelles sont parfois si handicapantes que pour certains, elles modifient le parcours de vie, voire changent l’orientation professionnelle. Aujourd’hui, Kathleen, 43 ans, photographe à Rennes, a été stupéfaite de voir que sa fille d’un an rougissait déjà, exactement comme elle.

«J’ai toujours été timide. A l’école maternelle, je me cachais dans les jupes de ma mère. Elle me disait : “Ne rougis pas, dis bonjour !” ce qui, évidemment, ne marchait pas. Je suis très blonde, avec la peau très claire, et quand je rougis, je suis pivoine. On ne voit que ça. J’avais un prof de maths en troisième, et dès qu’il m’interrogeait, je rougissais. Il ajoutait : “Mais enfin mademoiselle, il ne faut pas vous mettre dans cet état !” J’ai beaucoup de souvenirs de la sorte.

«Pour moi, la torture suprême, c’est de faire un tour de ta