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Dans le sillage de Nicolas Demorand, qui a levé le voile, fin mars, sur sa bipolarité, Libé donne la parole à des personnes qui racontent comment ils vivent, au quotidien, avec ce trouble – carrière, vie intime, rapports aux autres… –, pour rompre avec les représentations de la maladie et sortir de la stigmatisation. Dans cet épisode, Laure, 38 ans, qui habite près de Saint-Amand-les-Eaux (Nord), dit revendiquer sa maladie, même auprès d’inconnus.
«Je fais ma première décompensation en 2009. A l’époque, on appelle ça une “bouffée délirante aiguë”. Beaucoup de jeunes peuvent en faire. On me dit que j’ai une chance sur trois d’être bipolaire. A ce moment-là, je n’ai jamais fait de dépression, je pense que je ne suis pas concernée par la maladie mentale. Avant d’en faire une deuxième en 2011. Là, je me dis qu’il y a un souci chez moi. Mon diagnostic, en 2017, après quatre décompensations majeures, est un soulagement. On se dit “ce n’est pas moi, c’est la folie”. Je peux enfin dire à mon entourage que c’est p