Chaque semaine dans «les 400 culs», Agnès Giard, anthropologue rattachée à l’université de Paris Nanterre, spécialiste du Japon, passe les discours et les pratiques sexuelles contemporaines au crible d’une analyse sceptique et distanciée, nourrie par les dernières recherches en sciences humaines et sociales.
A l’âge de 15 ans, Arthur Schnitzler est traumatisé par son père qui lui met le nez de force dans Pathologie des maladies de la peau. Datant de 1860, cet ouvrage médical est rempli d’images atroces d’hommes couverts de pustules et d’ulcères, au visage rongé par les chancres. «Il s’agissait d’avertir contre un fléau sans remède», explique Sophie Delpeux. Chercheuse en histoire de l’art et enseignante à la Sorbonne, elle raconte dans Soigner l’image (éd. PUF), qui vient de paraître le 30 avril, la terreur que représente la syphilis, au XIXe siècle.
Apparue chez nous quatre siècles plus tôt, la syphilis est probablement ramenée du nouveau monde par les marins et les armées. Lorsqu’elle se répand de façon virulente en Europe, c’est par le biais notamment des prostituées. Fortement associée à la «dépravation»,