Emma (1) est architecte, elle aime deux choses dans la vie : retaper des apparts et militer pour la visibilité bisexuelle. Mi-juin, elle file chez une amie du collectif Bi Pan Paris, créé il y a un an, pour une «soirée démolition». Pour les aider à arracher le papier peint old school et abattre un mur en chantant à tue-tête, d’autres personnes bisexuelles (attirées sexuellement ou affectivement par plus d’un genre) ou pansexuelles (attraction possible sans distinction de genre) ont répondu présentes. Le surlendemain, même appartement en lambeaux, même énergie pour un atelier préparation de pancartes. «Les bi pour le front pan-pulaire», «Queen Bi», «Sous les paillettes, la rage», lit-on sur des bouts de carton. Ensemble, iels défileront avec le cortège bi pan, lors de la marche des fiertés LGBTQIA+ à Paris, samedi 29 juin.
Car les personnes bisexuelles ne sont pas seulement sur le grand écran (dernièrement, Sandra, personnage principal dans Anatomie d’une chute, palme d’or lors du dernier Festival de Cannes), dans les enceintes (l’autrice-compositrice-interprète Billie Eilish), ou forcément famous (Joséphine Baker, Marilyn Monroe, Whitney Houston, Colette, Freddie Mercury, David Bowie, Marlon Brando étaient bis). Et les statistiques dédiées, quasi inexistantes, sous-estimeraient leur nombre : l’Institut national d’études démographiques (Ined) avance tantôt moins de 1%, tantôt