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Les 400 culs

Marilou Poncin, ou comment faire l’amour à une intelligence artificielle

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Sera-t-il bientôt possible de faire l’amour avec des objets ? S’inspirant de ce fantasme, l’artiste plasticienne a réalisé trois films d’anticipation érotique, visibles à Arles, qui capturent, chacun, une scène de sexe fantomatique.
«Liquid Love Is Full of Ghosts», installation vidéo, 2024. (Marilou Poncin)
publié le 7 septembre 2024 à 8h55

A l’approche de son propriétaire, la voiture connectée réagit. Ses phares luisent et sa caméra 3D panoramique s’allume alors que le conducteur démarre. Sans un mot, les deux traversent la ville comme au ralenti. Tout prend l’aspect d’un rêve, qui devient vite effervescent. Dans ce film intitulé Liquid Love Is Full of Ghosts, l’artiste plasticienne Marilou Poncin met en scène une liaison fiévreuse, hallucinée. Deux autres vidéos complètent le dispositif. Dans la première, une femme fait l’amour, seule, au moyen d’une combinaison haptique. Dans la seconde, un étudiant enlace l’IA qui éclaire sa chambre… sans que l’on sache vraiment si leur union tient du réel. «Dans mes films, il arrive toujours un moment où l’on se demande si les protagonistes existent, s’ils sont morts ou s’ils dorment.» Les trois œuvres réalisées par Marilou Poncin durent chacune moins de 10 minutes. Elles sont visibles à Arles jusqu’au 29 septembre, dans le cadre des Rencontres de la photographie. Elles font également l’objet d’un livre – Bodies of work (éditions Collapse Books) – qui retrace le parcours artistique de Marilou Poncin.

Née en 1992, diplômée des Beaux-Arts de Lyon et de l’Ensad Paris, la jeune femme vit et travaille à Paris depuis maintenan