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Mon accent, ma bataille : «Etre tout le temps associé à Marcel Pagnol, c’est fatigant»

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Témoignages - Au boulotdossier
Pour des raisons personnelles et professionnelles, certaines personnes s’obligent à modifier leur accent. Pour la plupart, cela se fait dans une certaine douleur, avec parfois des retours tardifs à l’accent d’origine. Dans ce troisième épisode, Thomas, 33 ans, étudiant en thèse à Birmingham et catalan d’origine, a été très souvent et lourdement réduit à son accent.
«Ce n’était pas blessant mais répétitif et réducteur, parce que ça charrie des stéréotypes de type le soleil et les vacances !» (Tero Vesalainen/Getty Images)
publié le 20 février 2025 à 10h26

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Dans Changer : méthode (éd. Seuil, 2021), l’écrivain Edouard Louis raconte comment il a, patiemment et au prix d’immenses efforts, modifié en profondeur sa personnalité et son apparence physique pour effacer toutes traces de son milieu d’origine. Parmi ses transformations, celle de la langue est l’une des plus spectaculaires : exit l’accent, les expressions et les tournures du nord de la France pour laisser place à un français impeccablement académique et littéraire. Ces efforts sont le fruit, selon le sociolinguiste Philippe Blanchet, d’une «idéologie linguistique extrêmement puissante, qui estime qu’il y a une langue supérieure aux autres (le français), avec une bonne façon de le parler qui serait celle des classes supérieures parisiennes». Dans ce troisième épisode, Thomas, d’origine catalane et vivant en Angleterre, est lassé qu’on le réduise à son «accent du soleil».

«J’ai passé toute ma jeunesse près de