«Si pour beaucoup de femmes il se fait attendre, pour ma part j’ai connu l’orgasme avant ce que j’appellerais le sexe au sens érotique, sensuel. De l’âge de 11 ans jusqu’au début de ma vingtaine, j’ai eu un rapport de dégoût au sexe, en général. Rien que d’y penser me mettait très mal à l’aise. Jamais je ne m’étais masturbée. Je n’étais pas contre mais je n’étais pas attirée par la chose.

«L’orgasme est arrivé avec le fameux pommeau de douche, à 17 ans. Je prenais un bain. Au moyen du jet le plus puissant du pommeau, je me massais un peu partout afin de me détendre les muscles. Et là, en passant d’une jambe à l’autre… Mon premier orgasme ! J’avais des contractions au niveau de mon vagin, les muscles de mes jambes se crispaient. Je me suis retrouvée avec les jambes tremblantes. Puis, apaisée, détendue, sereine. Comme l’impression de planer…

«Par la suite, j’ai pris l’habitude de le faire presque quotidiennement. Je ne considérais pas cela comme du sexe. Je n’avais pas du tout associé une telle dose de plaisir à ma vie sexuelle. Pour moi, l’orgasme était quelque chose de mécanique, comme un bouton sur lequel on appuie afin de recevoir un shoot de détente. Je le vivais un peu comme une droguée.

«J’ai fini par avoir mes premiers rapports sexuels à l’âge de 19 ans, parce que je voulais voir ce que ça faisait et me sentir “normale”. Pendant des années, avec le même partenaire au sein d’une relation longue, j’ai eu des rapports sans désir particulier, sans préliminaires, sans passion…