«On a voulu faire en sorte que je ne connaisse jamais le plaisir sexuel. J’ai été excisée à l’âge de 8 ans. Ma sexualité m’a été dictée bien avant que je ne sois active sexuellement. Mon premier rapport sexuel a été difficile pour moi. J’avais peur que mon compagnon, avec qui je suis depuis 2009, n’accepte pas le fait que je sois mutilée. En plus, je fais du vaginisme [une contraction involontaire des muscles de périnée qui empêchent la pénétration ou la rendent très douloureuse, ndlr], donc ça n’a rien arrangé. Pire encore, j’abordais ma relation avec crainte. J’ai grandi dans une famille traditionnelle ouest-africaine, très stricte. Il n’était pas permis d’avoir des relations sexuelles avant le mariage et encore moins avec un homme blanc et non-musulman… Je me cachais donc pour voir mon mec qui, pour couronner le tout, habitait à Lille quand je vivais à Lyon. Sacrée formule !
«Avant de rencontrer mon copain, je me masturbais en regardant des films pornographiques. Mais il était difficile de m’identifier à des corps blancs. De plus, c’est tellement surjoué… Je n’avais jamais parlé à personne de mon excision et je ne savais pas à quoi pouvait ressembler la vulve d’une femme non excisée.
Episode précédent
«Lors d’un été, en 2013, il s’est pourtant passé quelque chose avec mon compagnon. J’ai été submergée par une grosse vague de plaisir