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Témoignage

Nos chers corres : «Là-bas, personne ne m’a dit être raciste, mais leurs comportements le suggéraient»

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Souvenirs tendres ou catastrophiques, chocs culturels, les échanges entre jeunes correspondants européens ne laissent indifférents ni les parents ni les enfants. Dans ce cinquième épisode, Mariem (1), 32 ans, est tombée sur une Allemande mutique.
(Montage Libération/Getty Images)
publié le 31 mai 2024 à 8h15

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Histoire d’amour, antipathie réciproque ou amitié pour la vie, beaucoup d’enfants devenus grands se rappellent avec émotion leurs correspondants européens. Entre découvertes de traditions étonnantes et gastronomie douteuse, ces échanges ne laissent personne indifférent. Mais pour les parents qui accueillent ces jeunes, ces souvenirs sont-ils aussi doux ? Et tous les chocs culturels sont-ils bons à prendre ?

«En classe de troisième, on a accueilli des correspondants allemands pendant une semaine à l’automne. Au tirage au sort, je suis tombée sur Steffi. Une fille de mon âge, pas souriante, pas sociable. Je me suis dit que c’était de la timidité. En arrivant à la maison, mes parents étaient très accueillants. Il y avait la barrière de la langue, donc ma mère avait prévu plein de goûters différents pour qu’elle ne soit pas mal à l’aise. Mon père nous a amenées au château de Versailles. Il lui avait pris un audioguide en allemand. Sur les photos, on me voit, grand sourire, avec mon appareil dentaire. A côté, Steffi fait la gueule. C’était gênant.

«Au bout de trois jours, on s’est dit que sa famille lui manquait peut-être. Mes parents ont invité à dîner un ami bilingue en allemand, Omar, et sa femme. Il a essayé de lui poser des questions sur elle, sa f