Chaque semaine dans «les 400 culs», Agnès Giard, anthropologue rattachée à l’université de Paris Nanterre, spécialiste du Japon, passe les discours et les pratiques sexuelles contemporaines au crible d’une analyse sceptique et distanciée, nourrie par les dernières recherches en sciences humaines et sociales.
«Elles font quoi les dames ?» Il est âgé de 8 ans lorsqu’il découvre l’univers scintillant du tapin : rue Pigalle, des prostituées racolent, accostant les clients en un ballet de tenues strass et de rouge à lèvres glitter. Le petit garçon est fasciné. On lui répond évasivement que «les dames se promènent». Un jour, lui aussi, se promènera dans les rues, attirant tous les regards. Tel est le vœu qu’il formule secrètement. Quarante ans plus tard, en 2008, il reçoit «officiellement» le droit d’exercer comme «fille de joie», sous le nom de «Sœur Pandora du saut de l’Ange». «Je fais donc le trottoir depuis dix-sept ans», explique-t-il, visiblement ravi, lors de l’entretien qu’il accorde à Libé. Traduire : depuis dix-sept ans, il travaille bénévolement au sein du mouvement des Sœurs de la pe