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Interview

Petites annonces amoureuses : «Il y a toujours cette recherche d’authenticité dans un monde jugé trop moderne»

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Comme pour les applications aujourd’hui, les rencontres par le biais d’annonces au début du XIXe siècle étaient accusées de favoriser les amours artificelles, explique Claire-Lise Gaillard, spécialiste de l’histoire des intimités.
Extrait de petites annonces dans «le Chasseur français» en 1897. (Patrice Cartier/Bridgeman Images)
par Gabrielle Meulle
publié le 12 juin 2024 à 7h40

Avant Meetic, Grindr ou Tinder, c’était grâce aux petites annonces qu’on décrochait un rencard. Fonds de commerce des agences matrimoniales, rubriques à part entière dans la presse, elles ont pendant longtemps permis de constituer des couples. Claire-Lise Gaillard, spécialiste de l’histoire des intimités et de la culture imprimée aux XIXe et XXe siècles, post-doctorante à l’Ined, a publié en février Pas sérieux s’abstenir (CNRS éditions), où elle raconte l’évolution des petites annonces de la fin du XVIIIe siècle à l’ère du numérique.

Comment les petites annonces sont-elles apparues ?

Les petites annonces matrimoniales sont apparues à la fin du XVIIIe siècle. Au début, on les retrouvait surtout dans la presse d’annonces (au milieu d’annonces pour obtenir des informations sur quelqu’un de disparu ou bien trouver un compagnon pour voyager…). Elles n’avaient pas de place à part entière. C’est à partir de la Révolution française qu’on commence à voir les premiers journaux uniquement dédiés aux annonces amoureuses. Le but était évidemment de se marier. Mais le moment où le marché prend vraiment corps, c’est sous la monarchie de Juillet (1830-1848). On a des agents matrimoniaux qui se spécialisent dans la recherche de fiancé ou fiancée. Cela devient un phénomène de société.

Qui écrivait des petites an