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Billet

Quatorze mille noms, la nana : de la Guinée à la France, un vrai foutoir

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Dans l’Hexagone et, sans doute ailleurs en Europe, de nombreux fils ou filles d’immigrés ouest-africains portent, comme moi, un nom de famille qui n’est pas le leur sur leurs papiers d’identité.
Katia avec sa sœur. (Photomontage Libération/Katia Dansoko. Getty Images)
publié le 8 juillet 2025 à 16h05

On ne sait plus tellement comment m’appeler ces temps-ci. Je n’ai rien d’une célébrité, mais l’historique quelque peu effiloché de ce foutoir présente un certain intérêt qui, contrairement à ce que j’ai longtemps cru, m’inscrit bel et bien quelque part. Signature de mes articles de 2011 jusqu’en 2018 : Katia Touré. Débarque ensuite Katia Dansoko Touré. Aujourd’hui, à Libé, me voilà devenue Katia Dansoko tout court. Sur Facebook, Katia Dansoko Fofana. Quant à Instagram, on ne peut pas faire pire : Katia Dansoko-Fofana [Touré]. Un sacré bordel, n’est-ce pas ?

Question habituelle : «Alors comme ça, tu t’es mariée ?» Raté. Qui suis-je donc, au-delà de la journaliste et primo-romancière d’«origine» guinéenne (les guillemets sont de rigueur pour faire honneur à Maryse Condé) qui exerce à Paris ? Et pourquoi cette «nomenclature» à variations multiples ? C’est le résultat d’une «drôle d’affaire» identitaire qui n’est pas tellement de mon fait. On s’en va d’ailleurs entamer les démarches nécessaires, auprès des services de l’état civil, pour, enfin, tenter d’harmoniser tout ça en retenant Katia Dansoko Fofana.

Je suis membre, du côté maternel, d’une famille guinéenn