Menu
Libération
Témoignage

Racisme et dating : «Je trouve une vingtaine de comptes dont les photos de profil présentent de grosses fesses noires»

Article réservé aux abonnés
Racisés, ils nous racontent comment s’expriment, à leur endroit, des représentations racistes dans le cadre du dating. Dans notre premier épisode, Anna (1), 41 ans, explique comment elle a découvert que son match ne voyait les femmes noires que sous le prisme de l’hypersexualisation.
«Sur les applis, j’avais toujours affaire à de la fétichisation ou de l’exotisation», raconte Anna. (Delmaine Donson/Getty Images)
publié le 30 septembre 2024 à 8h46

Pour ne rater aucun témoignage, aucune histoire, inscrivez-vous à notre nouvelle newsletter «Vécu».

Chercher l’amour (ou la bagatelle) sur les applis de rencontre n’a, parfois, rien d’une partie de plaisir tant les profils abondent… avec leur lot de déconvenues. C’est encore plus vrai pour les hommes et femmes racisés. En matière de dating, ces derniers doivent parfois composer avec une essentialisation, majoritairement exprimée par des personnes blanches avec, pour corollaires, fétichisation et exotisation. Les applis exacerbent ces phénomènes racistes qui s’étendent, aussi, aux rencontres IRL. Ils ou elles témoignent de leur sidération, de leur lassitude ou de leur colère vis-à-vis de comportements qui laissent des marques. Aujourd’hui, Anna (1), 41 ans, femme noire hétérosexuelle et styliste à Paris.

«En 2019, j’essayais de rencontrer quelqu’un en passant par les applis. J’avais énormément de mal à trouver des hommes avec les mêmes centres d’intérêt que moi, à savoir les arts ou la nature. Des choses plutôt simples, en l’occurrence. Je n’avais pas beaucoup de matchs. Je ne plaisais pas à ceux qui me plaisaient mais je plaisais à ceux qui ne me plaisaient pas. Mes amies me disaient que j’étais trop snob, trop difficile.

«Un jour, je matche, sur Bumble, avec un homme qui m’a l’air intéressant. Il est très beau et a un prénom plutôt classique, rassurant : Julien