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Chercher l’amour (ou la bagatelle) sur les applis de rencontre n’a, parfois, rien d’une partie de plaisir tant les profils abondent… avec leur lot de déconvenues. C’est encore plus vrai pour les hommes et femmes racisés. En matière de dating, ces derniers doivent parfois composer avec une essentialisation, majoritairement exprimée par des personnes blanches avec, pour corollaires, fétichisation et exotisation. Les applis exacerbent ces phénomènes racistes qui s’étendent, aussi, aux rencontres IRL. Ils ou elles témoignent de leur sidération, de leur lassitude ou de leur colère vis-à-vis de comportements qui laissent des marques. Aujourd’hui, Nabil (1), 31 ans, restaurateur à Genève.
«Je suis Libanais. J’ai des traits méditerranéens assez développés et je suis très poilu. Sur les applis, les hommes qui m’écrivent ne passent pas par quatre chemins. C’est direct : “Tu es un Arabe bien mat, j’adore les Libanais et en plus j’adore tes poils.” Pour eux, je suis la caricature du brun ténébreux typé Moyen-Orient avec un regard perçant. Cette exotisation est sans doute renforcée par le fait que je vis en Suisse, où il y a beaucoup de blonds. J’incarne pour eux un alter ego bestial. Lors de mes rapports sexuels, j’ai droit à des commentaires sur mon arabité excitante