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C’est un sentiment contradictoire et persistant qui, comme une maladie auto-immune, s’attaque à nous-mêmes et nous ronge de l’intérieur. Qui n’a pas culpabilisé à l’idée d’en faire trop ou pas assez, de prendre des vacances alors que tout le monde a repris le chemin du boulot, d’avoir oublié l’anniversaire de sa mère ou de son meilleur ami, de délaisser ses enfants ou de trop les accabler ? D’où vient cette voix malveillante que les femmes entendent plus que les hommes ? C’est à cet «ennemi intérieur» que Mona Chollet consacre son dernier livre Résister à la culpabilisation (la Découverte, 2024). L’essayiste féministe à succès évoque particulièrement la disqualification millénaire des femmes, la culpabilisation des mères à travers les injonctions de la morale, de la religion, du culte du travail. Aujourd’hui, Lamiae, 37 ans, responsable communication explique comment elle lutte contre la culpabilité vis-à-vis de sa mère ou de son déracinement.
«Au mois de mars, ma mère me demande de lui rendre service en allant chercher un truc chez une tante. Je n’en ai pas envie, je suis fatiguée, mais je me force par crainte de me sentir coupable si je refuse. Je dois conduire quatre heures entre deux villes marocaines, et tout au long