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Témoignage

Sortir de la culpabilité : «Je n’ai jamais su renoncer, me sacrifier, j’ai l’impression que ça va me bouffer entièrement»

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Témoignages - Pour aller mieuxdossier
Face au sentiment de culpabilité qui étreint particulièrement les femmes, elles nous expliquent comment elles font pour s’en sortir. Dans notre troisième épisode, Michèle (1), 70 ans, revient sur son radical désir de liberté, qui la conduit aujourd’hui à regretter certains de ses choix.
«J’arrive à peine à parler une demi-heure avec les hommes de mon âge, je ne les supporte pas !» (Photomontage Libération/Getty Images)
publié le 24 septembre 2024 à 9h29

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C’est un sentiment contradictoire, persistant qui, comme une maladie auto-immune, s’attaque à nous-mêmes et nous ronge de l’intérieur. Qui n’a pas culpabilisé à l’idée d’en faire trop ou pas assez, de prendre des vacances alors que tout le monde a repris le chemin du boulot, d’avoir oublié l’anniversaire de sa mère ou de son meilleur ami, de délaisser ses enfants ou de trop les accabler ? D’où vient cette voix malveillante que les femmes entendent plus que les hommes ? C’est à cet «ennemi intérieur» que Mona Chollet consacre son dernier livre Résister à la culpabilisation (La Découverte, 2024). L’essayiste féministe à succès évoque particulièrement la disqualification millénaire des femmes, la culpabilisation des mères à travers les injonctions de la morale, de la religion, du culte du travail. Aujourd’hui, Michèle (1), retraitée à Paris.

«Je vais avoir 70 ans, et je vis seule depuis cinq ans. En 1995, j’ai 40 ans, un mari, deux filles de 4 et 10 ans. J’ai tout pour être heureuse, un travail à la télé q