Dans une ambiance feutrée portée par les notes de Mad About You de Hooverphonic, les conversations s’entrelacent au Cabaret des merveilles, niché au cœur d’une ruelle piétonne, dans le VIe arrondissement de Paris. Une légère fumée d’encens s’élève en volutes, imprégnant les murs de pierre. Derrière le bar, une pancarte annonce la couleur : «Je ne suis ni ta belle, ni ta chérie. Bar queer féministe, n’utilise pas d’expressions issues du patriarcat».
Il est 20 heures, Emilie, 34 ans, ingénieure informatique, s’agite. C’est elle qui anime le speed dating queer de ce soir, en l’absence de Soleil, membre du bar à l’initiative du projet. «Il y a toujours un petit stress à animer ce genre d’atelier», confie-t-elle. Le bar accueille divers d’événements, certains réservés à la communauté transgenre et lesbienne ou «mixité choisie». Les speed datings y sont particulièrement populaires, au point de souvent proposer deux sessions par soir : «Ça aide à rencontrer des gens de la communauté dans un espace sécurisé, peu importe la nature des liens qu’on souhaite créer», explique Emilie. Une feuille posée sur le bar contient les prénoms et les pronoms des personnes inscrites à la session de ce soir. Au total, on compte dix participants entre 20 et 35 ans.
«J’adore les rencontres en face-à-face. C’est moins superficiel»
C’est dans une salle voûtée au sous-sol, sous un plafond en pierre orné de guirlandes, que les règles sont annoncées. Au programme : sept rencontres de dix minutes. «Vous pouvez rencontrer votre meilleur ami comme votr