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Statut situationship : «Il a besoin de m’avoir auprès de lui, mais dès que je me rapproche trop, ça l’angoisse»

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Témoignages - Amour et sexualitédossier
Pour «Libé», ils ou elles témoignent du flou relationnel avec la personne qui partage plus ou moins leur vie et qui, parfois, laisse des traces. Dans notre troisième épisode, Marie, 33 ans, aimerait en finir avec la «non-définition» de ses attaches avec Julien.
«Je me présente comme célibataire mais voilà, j’ai peur de rencontrer véritablement quelqu’un et de ne pas pouvoir aller plus loin à cause de mon attachement pour Julien.»
publié le 20 mars 2025 à 6h42

Si le couple reste, chez les 18-29 ans, la forme relationnelle dominante, un sur sept a connu en 2023 ce que la sociologue Marie Bergström appelle «une relation suivie», soit la relation «qui ne se confond ni dans le couple ni dans les histoires d’un soir» (2). Autre terme pour désigner cet entre-deux relationnel : «situationship» – terme anglo-saxon que la sociologue juge encore peu employé dans le langage courant (3) mais que l’on retrouve allègrement sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, Marie (1), 33 ans, gestionnaire de projet à Paris, espère que Julien (1) finira par s’engager.

«Au printemps 2023, je décide de m’inscrire sur une application de rencontre, après avoir longtemps été en couple, du type très hétéronormé. J’y rencontre Julien (1), un architecte âgé de bientôt 35 ans aujourd’hui. Tous les deux, nous n’avons aucune volonté de vivre quelque chose de durable. Je ne cherche pas à me remettre en couple. Et lui se montre transparent avec moi. Il est très libertin et n’a pas eu de véritable relation de couple depuis des années. Aussi, je me dis que je ne dois pas m’attacher, que l’on se voit surtout pour le fun. Il se trouve que, bien malgré nous, au cours de l’été, nous nous attachons progressivement l’un à l’autre. On s’écrit quotidiennement, on se raco